Science et mauvaise conscience : les défis de l’anthropologue sur le terrain

Alicia Sanchez-Mazas

Laboratoire Anthropologie, Génétique et Peuplement (AGP), GENEV, Université de Genève

Notre curiosité naturelle pour notre passé nous a conduit à étudier l’humain sous l’angle de sa diversité et de son évolution biologiques. Cela suppose que les populations humaines présentes et passées soient soumises à l’observation scientifique. Le paléontologue, l’anthropologue physique ou l’anthropologue moléculaire se rendent ainsi sur le terrain pour chercher des fossiles, mesurer des morts et des vivants, ou prélever des échantillons de sang ou d’ADN. Si cette démarche, en soi, n’est affaire que de science, le passé colonial européen, profondément raciste, nous a aussi donné mauvaise conscience.

Une réflexion s’impose : quelles sont les limites à ne pas franchir dans « l’exploitation » de l’information et du matériel biologiques des populations ? Comme dans toute situation, des attitudes extrêmes existent et peuvent être contestées sur des bases raisonnables. Mais entre ces extrêmes se posent d’importantes questions éthiques qu’il convient aujourd’hui de ne pas ignorer.

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