Recherches archéologiques en Afrique et éthique : quelques pistes de réflexion

Eric Huysecom

Laboratoire Archéologie et peuplement de l’Afrique (APA), Université de Genève ; Université de Bamako et UCAD, Dakar

Mener des recherches archéologiques sur le continent africain implique le respect d’une éthique particulière, et ceci à plusieurs niveaux.

Au niveau local, le chercheur se doit de respecter les coutumes et les interdits des populations locales, tout en prenant en compte leurs besoins essentiels et leurs aspirations légitimes au développement, sentiments se renforçant face à la présence d’une équipe étrangère sensée être nantie. Au niveau régional, l’étude du passé et de la culture des populations africaines, souvent les seules richesses en leur possession, nécessite des efforts constants de rétrocession des résultats aux différentes couches de la population. Enfin, tant sur le terrain qu’en Europe, la valorisation du patrimoine africain passe par une prise de conscience des risques que celle-ci peut faire courir à la sauvegarde de ce même patrimoine. La mise en valeur des statuettes en terre cuite du delta intérieur du Niger au Mali, qui avait pour but principal l’obtention de financements pour développer la recherche, n’a-t-elle pas abouti à l’un des plus vastes pillages archéologiques que le continent n’ait jamais connu et à l’une des spéculations parmi les plus effrénées du marché de l’art africain ?

L’exposé abordera ces différents aspects de la question et proposera des pistes pour un comportement éthique « idéal » de l’archéologue africaniste.

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